Quel est votre poste ?

Je suis chercheur au Cirad au sein de l'UPR Forêt et Sociétés de Montpellier.

Quelles sont vos thématiques de recherche ?

Mes recherches portent sur les interactions entre les humains et la nature au sein de systèmes socio-écologiques. En particulier, je m’intéresse à l’adaptation de ces systèmes au changement climatique : Quel est le rôle des écosystèmes dans l'adaptation de la société ? Comment nous protègent-ils des impacts du changement climatique ? En retour, comment mieux gérer ces écosystèmes pour faciliter leur résistance, résilience ou transformation ? Comment mettre en œuvre des solutions d’adaptation fondées sur la nature ? Mes recherches s’intéressent aussi aux questions de pouvoir, équité et justice dans les systèmes socio-écologiques.

Dans quels comités êtes-vous impliqués ?

Je co-dirige plusieurs réseaux, comme l’alliance internationale TARA (Transformative Adaptation Research Alliance), qui rassemble des chercheurs intéressés par les trajectoires d’adaptation et les questions de valeurs, règles et connaissances dans ces trajectoires. Je fais également partie du groupe de travail de PECS (Programme on Ecosystem Change and Society) sur les transformations fondées sur la nature.

Qu’est-ce qui vous a amené à travailler sur la thématique des forêts ?

Je me suis engagé dans la recherche en sciences de l'environnement en raison d’une profonde préoccupation pour les crises écologiques et les enjeux de justice environnementale qui leur sont associés. Ma recherche ne porte pas seulement sur les forêts mais plutôt sur des territoires où les forêts côtoient des champs, des pâturages, des zones humides, des villes, et beaucoup d’activités humaines. Je suis persuadé que les solutions à beaucoup des défis de nos forêts, se trouvent en dehors des forêts.

En tant que citoyen et/ou chercheur, quel est votre geste pour la planète ?

Il y a quelques années, j’ai transformé mon habitat, mon alimentation et mes modes de transport. Par exemple, je réalise la plupart de mes déplacements quotidiens en vélo et je choisis de plus en plus le vélo pour les missions professionnelles. Pour l’instant, je me suis limité à des missions à moins de 600 km mais je vais essayer d’augmenter le rayon d’action si je trouve assez de temps. 

Quelle est l’actualité scientifique de ces dernières années qui vous a le plus marqué ?

Au-delà de l’actualité scientifique, j’ai plutôt été marqué par une série de lectures de beaux ouvrages de penseurs de la question écologique : des philosophes ou des anthropologues comme Philippe Descola, Bruno Latour, Vinciane Despret, Baptiste Morizot, ou Anna Tsing. Leurs écrits m’ont aidé à réfléchir aux relations entre humains et non-humains, à remettre en question les dualismes traditionnels tels que nature/culture, et à explorer les dimensions éthiques des crises environnementales.